Fabien Rey : « Nos clients se « baladent » en direct dans leur projet »

Fabien Rey : « Nos clients se « baladent » en direct dans leur projet »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Fabien Rey, 48 ans, a créé Reyso en 2017, une entreprise de trois salariés dont le siège est à Vénissieux, spécialisée dans les courants forts et faibles, réseaux informatiques et fibres optiques, Data Center. Reyso propose également de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. Fabien Rey vient d’autre part de lancer un showroom innovant équipé d’une table tactile et de casques de réalité virtuelle qui permet à ses clients de visualiser en détail leur projet industriel. Il a adhéré en septembre dernier à la fédération BTP Rhône, chambre des Électriciens. 

Pourquoi avoir créé Reyso – joli jeu de mots – et quel a été votre parcours auparavant ?

J’ai une formation d’électricien effectuée chez les Compagnons dans le groupe Schneider. J’ai obtenu un CAP, un BEP, un bac pro Électrotechnique et un BTS Assistance Technique d’Ingénieur. J’ai travaillé longtemps dans des grosses boutiques, mais j’en avais assez de faire du chiffre, je préfère la qualité à la quantité, alors j’ai décidé de me mettre à mon compte… J’ai donc quitté mon poste de chef d’agence avec 67 personnes sous ma responsabilité pour repartir sur le terrain avec mon petit camion il y a six ans … Je ne regrette pas du tout.

Comment avez-vous démarré ?

J’ai commencé seul, je suis reparti de zéro sur une activité de courant fort et de courant faible pour des industriels et aussi des particuliers la première année. Je réalisais les études, l’ingénierie, et la production-réalisation. C’est un changement de vie radical, j’ai quitté l’administratif pur et dur pour retrouver avec plaisir le domaine technique. Dès la deuxième année, je me suis consacré à l’industrie et au tertiaire.

Et aujourd’hui comment se porte Reyso ?

Aujourd’hui j’ai deux salariés avec moi sur Reyso. Nous faisons toujours du courant fort et du courant faible et de l’assistance à maitrise d’ouvrage pour des industriels à 80% et du tertiaire à 15%. Mes clients industriels m’ont demandé de développer un groupement, qui fait en ce moment l’objet d’une création de société. Une deuxième structure, réunissant une cinquantaine de corps d’état différents, des anciens partenaires de sous-traitance. Nous sommes capables de réaliser tout projet de A à Z, en particulier sur des ouvrages d’art, de l’aménagement avec du mobilier de bureau sur mesure… Nous avons ouvert le spectre.

Et vous avez ouvert un showroom. Que peut-on y voir ?

Pour éviter de recevoir les industriels dans des salles d’hôtels, il me fallait un lieu qui nous permette aussi de nous développer. En 2021, j’ai acheté une coquille vide à Vénissieux, dans laquelle nous avons pu montrer ce que nous savons faire en matière d’aménagement. Nous avons eu l’idée de proposer de la modélisation 3D, nous plongeons nos clients dans leur projet industriel avec un casque VR (réalité virtuelle) et une table tactile, ils se « baladent » dans leur projet en direct, et si l’étude est validée nous faisons le chiffrage de la réalisation, et on leur reproduit à 100% avec les corps d’État du groupement.

C’est très innovant !

Nous avons ouvert officiellement au public en septembre 2022. Nos clients industriels viennent maintenant chez nous, ils se trouvent dans un environnement neutre, les négociations peuvent se faire en toute discrétion. Et le showroom est devenu une activité à part entière, des architectes ont intégré le bâtiment et louent la table tactile avec rétroprojection sur les murs. Tous nos projets sont dessus. Le bâtiment est devenu productif.

Plus généralement comment se porte l’activité dans votre secteur ?

C’est assez compliqué, mais nous bénéficions du bouche-à-oreille sur la qualité de nos réalisations. Nous avons du travail jusqu’à fin juin, ensuite c’est un peu la bagarre chaque jour, nous répondons à quelques appels d’offre publics, et je me suis mis en partenariat avec un fabricant de panneaux solaires pour réaliser des études énergétiques. Je suis également habilité pour installer des bornes de recharge électriques, mais c’est un marché qui va fondre dans les deux ans à venir. Ce qui fonctionne bien c’est le courant faible, car nous faisons également du data center, les cœurs de réseaux informatiques pour les grosses structures, depuis deux ans nous sommes habilités à faire les soudures fibre optique et à les qualifier…

Vous recrutez ?

Oui. Je cherche un électricien confirmé, afin de me dégager du temps pour m’occuper de ma nouvelle structure.

Pourquoi avoir adhéré à la fédération BTP Rhône ?

Notre assurance décennale est chez l’Auxiliaire, de nombreux artisans et chefs d’entreprises de mon groupement étaient adhérents et comme j’avais besoin de conseils sur le montage de sociétés, le recouvrement, etc… J’ai adhéré en septembre à la chambre des électriciens. Et je ne suis pas déçu.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 18 janvier 2024