Kévin Chilaud : « Il me semble que les électriciens s’en sortiront toujours »

Kévin Chilaud : « Il me semble que les électriciens s’en sortiront toujours »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Kévin Chilaud, 28 ans, électricien de formation, a créé l’entreprise ELEC CK chez lui à Aveize dans les Monts du Lyonnais. Comme nombre de ses collègues, il ne propose pas que des travaux d’électricité mais étend sa gamme de métiers. Il vient juste d’adhérer à la fédération, mais a déjà utilisé un de ses nombreux services. Interview.

Pourquoi avoir créé votre entreprise ?

L’envie de liberté. J’ai fait tout mon apprentissage dans une entreprise de Grézieu-la-Varenne, avec une parenthèse à Dardilly, et je me suis lancé. C’était en 2020, chez moi, à Aveize.

Racontez-nous les débuts, vous aviez au moins un client ?

Je suis parti de rien. J’avais juste un cousin à son compte, pour lequel j’ai fait un peu de sous-traitance, et puis des anciens clients m’ont appelé. Le bouche à oreille a fait le reste. L’entreprise est en bonne marche.

Quelle est votre formation ?

Un CAP et un brevet professionnel en alternance.

Vous travaillez seul ?

Oui. Je prends des sous-traitants quand j’en ai besoin, qui travaillent avec moi pour me donner la main. Ni apprenti ni intérimaire pour l’instant. J’aimerai bien prendre un apprenti, je l’ai été moi-même, mais mon carnet de commandes n’est pas encore assez solide pour lui garantir du travail toute l’année.

Quels sont vos donneurs d’ordre ?

Des particuliers et des architectes. Je fais essentiellement de la rénovation sur les départements du Rhône, de l’Ain, la Loire et le nord-Isère. En ce moment, j’ai un chantier dans le Vercors.

Comment avez-vous adhéré à la fédération ?

Par relation. J’ai été invité début juin au Gigot Bitume du territoire des Monts du Lyonnais, à Saint-Symphorien-sur-Coise. J’ai pu mesurer la convivialité du groupe et découvrir les multiples services de la fédération. J’y suis depuis deux mois, mais j’ai déjà utilisé leurs services pour changer d’assurance décennale. Et je vais les appeler pour obtenir des informations sur une formation en photovoltaïque.

Tout le monde s’y met !

Je considère qu’il ne faut pas juste rester sur mon métier de base, électricien, mais s’ouvrir pour ne pas rester sur les acquis. Et il faut savoir surfer sur la vague. Il y a une vraie demande en la matière. Il est donc important d’obtenir les qualifications pour accéder à ce marché. Je ferai fourniture et pose. Je développe aussi toute la partie domotique et climatisation. Cela rend le métier plus enrichissant. 

Vous allez devoir faire face à une forte concurrence sur le photovoltaïque. Comment allez-vous vous positionner ?

Je vais travailler avec un bureau d’études qui va s’occuper de toute la paperasse, le chiffrage, les recherches d’aides, les demandes de permis etc… Et puis nous allons travailler en lien avec un fournisseur, une marque française. Grâce à ce fonctionnement, nous aurons des prix attractifs. 

Plus globalement, comment se porte l’activité d’ELEC CK ?

J’ai commencé en 2020 avec les confinements… J’ai réussi à m’en sortir tout de même, les années suivantes ont été satisfaisantes, et j’ai de bons espoirs avec le photovoltaïque.

Comment voyez-vous l’avenir avec la crise du logement neuf ?

Une fois que les gens nous font confiance, que le bouche à oreille fonctionne, je pense qu’il ne faut pas trop s’inquiéter. Mon carnet de commandes n’est certes pas rempli, je n’ai pas encore de vision à long terme je vous l’ai dit, mais je ne suis jamais resté sans travail. Et là, j’ai tout de même entre vingt et trente devis en cours de signature. D’une façon générale, il se trouve que les particuliers font très attention à leurs installations électriques, car l’électricité c’est potentiellement dangereux. Quand un réseau est obsolète il faut le changer, nos clients n’hésitent pas, je crois donc que les électriciens s’en sortiront toujours.

Comment avez-vous passé les hausses des coûts des matériaux et fournitures ?

J’ai perdu des devis, je suis allé voir les fournisseurs pour renégocier les tarifs, j’ai adapté mes marges et… c’est passé.

Confinement, hausse des prix, crise du neuf, ce sont ces événements qui vous ont conduit à rejoindre la fédération ?

Il est toujours intéressant de croiser d’autres expériences. Je participerai aux évènements du territoire des Monts du Lyonnais car je connais plusieurs adhérents de la chambre. Je ferai aussi partie du groupe des Jeunes dirigeants afin de pouvoir rencontrer d’autres artisans et entrepreneurs dans le but de partager nos bonnes pratiques. Et je serai bien sûr à la chambre syndicale RECI (Electricité).

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 4 janvier 2024