Aymeric Mabilon : « Il est encore trop fréquent que les badges de contrôle d’accès puissent être copiés avec un simple téléphone portable »

Aymeric Mabilon : « Il est encore trop fréquent que les badges de contrôle d’accès puissent être copiés avec un simple téléphone portable »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus, ont adhéré ces derniers mois à la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Aymeric Mabilon dirige avec son frère Dorian S.A.M. (Sécurité Automatisme Maintenance), une entreprise de cinq salariés dont le siège est à Vaulx-Milieu, à côté de Villefontaine en Isère. Il est depuis la fin de l’année dernière adhérent du groupe Jeunes Dirigeants.

Comment est née l’entreprise S.A.M. ?

J’ai travaillé pour une société qui a été placée en liquidation judiciaire en octobre 2019. À la suite de cela, j’ai pris contact avec tous mes clients pour les informer de la situation. La plupart d’entre eux m’ont demandé où j’allais rebondir professionnellement, et l’une de mes sociétés clientes m’a immédiatement proposé de lui confier son contrat. C’est ainsi que j’ai été encouragé à créer ma propre entreprise en tant qu’auto-entrepreneur, sous le nom de SAM, le 9 décembre 2019. Presque tous mes anciens clients ont choisi de me suivre, ce qui a rapidement conduit à une charge de travail importante en quelques mois seulement. J’ai alors demandé à mon frère, Dorian, de me rejoindre dans l’entreprise, et nous avons ainsi déposé les statuts de SARL S.A.M le 1er avril 2021, en pleine période de pandémie de Covid-19.

Comment vous répartissez-vous les tâches ?

Mon frère s’occupe de tout ce qui est réalisations, gestion fournisseurs, process, contrôle qualité et gestion du personnel. Et moi du reste…

Quelle est votre formation ?

Je suis tombé dans l’informatique dès l’âge de sept ans, j’ai un BEP électronique et un Bac Pro « Systèmes électroniques numériques », spécialité Alarmes-Vidéo-Contrôle d’accès et Sureté des bâtiments.

Quel est le domaine d’activité de Sécurité Automatisme Maintenance, même si son nom offre une piste ?

Nous nous occupons de la sureté des bâtiments. Alarmes, vidéo surveillance, contrôle d’accès, interphonie, serrurerie et cybersécurité. Nos clients sont pour 80% environ des administrations et services publics, les 20% se répartissent entre des TPE ou des grandes entreprises. Et nous travaillons sur toute la région Rhône-Alpes.

Que vous demandent le plus souvent les entreprises pour lesquelles vous travaillez ?
Nous sommes spécialisés dans la sécurité électronique et la cybersécurité associée, notamment dans les lecteurs de badges, les automatismes des bâtiments, la vidéosurveillance, l’interphonie et les alarmes anti-intrusion. Alors que la cybersécurité des systèmes d’information des entreprises est souvent mise en avant, il est encore trop fréquent que les badges de contrôle d’accès puissent être copiés avec un simple téléphone portable. Les systèmes d’information vont au-delà des seuls ordinateurs. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons nous demandent régulièrement des conseils sur la sécurité de leurs bâtiments, ainsi que sur les nouvelles technologies et les failles connues. Nous les accompagnons en proposant des solutions durables et pérennes dans le temps, tout en leur assurant des solutions de secours en cas de problème. C’est sur ce point que nous intervenons.

Vous êtes sur un créneau porteur ?

Nous avons un peu de travail, oui…

Alors vous recrutez ?

Nous connaissons comme tout le monde des difficultés pour recruter. Je vais chercher des candidats auprès des centres de formations, de l’AFPA, de Pôle Emploi, et je fais des interventions dans les classes de 3e SEGPA. Nous sommes en train de finir la formation de deux personnes, un ancien électricien et un ancien militaire. Ce sont eux qui s’occuperont de la formation continue des prochains nouveaux collaborateurs. Dans notre domaine, il faut une formation d’un an un an et demi avant que le technicien soit autonome.

Vous avez subi de fortes hausses sur les matériels que vous installez ?

80% du matériel que nous proposons est fabriqué, développé, et produit en France. Mais oui, entre 2020 et 2023, nous avons noté une augmentation d’à peu près 50% du prix sur nos matériels. Ce n’est pas rien. Mais nous proposons des produits à forte valeur ajoutée, que le prix bouge ou non, le client suit.

Quels sont vos axes de développement ?
Grâce à notre réputation grandissante, nous avons acquis aujourd’hui près d’une centaine de clients, principalement par le biais du bouche-à-oreille. Notre savoir-faire, notre engagement dans la formation continue – nous sommes conscients que le paysage de la cybersécurité évolue rapidement – et notre respect des normes professionnelles, sont des atouts majeurs qui nous permettent de répondre aux besoins de nos clients.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 29 juin 2023