Thibault Simonnet : « La grosse difficulté de notre métier, c’est de lisser notre activité »

Thibault Simonnet : « La grosse difficulté de notre métier, c’est de lisser notre activité »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Thibault Simonnet a racheté en mai dernier l’entreprise familiale fondée en 1994 par son père Philippe. Une entreprise située à Pierre-Bénite, spécialisée dans le ramonage de cheminées, poêles, chaudières et conduits de ventilation, pour les particuliers et les professionnels. Il travaille aujourd’hui avec deux salariés sur tout l’ouest lyonnais, les Monts du Lyonnais et au-delà. Thibault a succédé à son père à la chambre de ramonage. Il est aussi membre du groupe des Jeunes Dirigeants.

Quel a été votre parcours avant de racheter l’entreprise familiale ?

J’ai vite compris que je n’avais pas le tempérament pour rester sur une chaise à écouter des professeurs. Après mon bac général et une visite aux portes ouvertes des Compagnons du devoir où mon jeune frère Nathan suivait des études de plombier, je me suis lancé dans un CAP de menuisier chez les Compagnons d’Annecy, en alternance. Trois semaines en entreprise, deux semaines à l’école. En Haute-Savoie, les menuisiers sont souvent également charpentiers ; je me suis mieux trouvé dans la charpente. Je préfère définitivement le grand air.

Le ramonage aussi vous amène sur les toits !

Petit déjà je montais sur les toits avec mon père dès que ma mère avait le dos tourné. Et je fais de l’escalade et du parapente dès que j’ai un peu de temps. La hauteur ne me fait pas peur, au contraire. Bref, à quatre-cinq ans de la retraite, mon père qui a dû laisser partir un de ses compagnons, m’a proposé de le rejoindre. Mon grand frère, Lucas, électricien, et donc Nathan, plombier, avaient d’autres projets. J’étais à l’époque chef d’équipe dans une entreprise de charpente après avoir beaucoup tourné, vu et appris. Pendant quatre ans, j’ai travaillé avec mon père, Il a vu que je travaillais, que j’avais un bon contact avec les clients. Rapidement, il s’est senti serein… J’ai suivi des formations, notamment sur les poêles à bois et à granules, validé mes acquis, et j’ai repris l’entreprise en 2023.

Vous êtes combien aujourd’hui ?

Je suis en duo avec un de mes cousins, qui avait déjà travaillé avec mon père, et nous avons un secrétaire, Robin, manager d’artistes par ailleurs, qui fait toute la paperasse et gère les prises de rendez-vous, ce qui peut représenter entre cinquante et soixante appels à la journée pendant les périodes de forte activité. Sur les interventions, nous sommes toujours deux, c’est plus efficace, un sur le toit, l’autre à l’intérieur. Il faut compter entre 30 à 45 minutes pour une installation simple, et jusqu’à une heure et demie quand c’est plus compliqué.

Comment se porte l’activité ?

Le chauffage à bois ou à granulés est en plein développement, de plus en plus de gens font installer un poêle en réaction aux augmentations du gaz et de l’électricité. Nous avons de la chance, il y a de plus en plus de travail dans notre secteur. Mais nous avons un métier saisonnier, tout le monde nous appelle au même moment, fin août début septembre. Dès les premiers coups de froid, le téléphone sonne. La grosse difficulté de notre métier, c’est d’ailleurs de lisser notre activité sur toute l’année. L’idéal serait de parvenir à prendre le rendez-vous pour l’année suivante à la fin de chaque intervention. Nous y travaillons avec Robin. Et nous essayons de développer petit à petit nos métiers de SAV sur la période creuse, comme les travaux de rénovation, ou le tubage.

Vous recrutez ?

Pas pour le moment. Nous avons trop de travail pour une seule équipe, mais pas assez pour deux.

Quels sont vos donneurs d’ordre ?

Notre clientèle est composée à 70% de particuliers, 10% de professionnels, comme des restaurateurs, des boulangers, etc… Et nous travaillons aussi pour des régies d’immeuble.

En une année d’activité, vous avez déjà fait appel aux services de la fédération ?

Je les ai surtout contactés au moment de la création de l’entreprise, j’avais beaucoup de demandes d’ordre juridique, sur les statuts par exemple, mais aussi sur la rédaction des contrats BtoB avec les régies. Je suis dans la chambre syndicale des ramoneurs, comme mon père, et aussi au groupe des Jeunes dirigeants. C’est vraiment intéressant de disposer des conseils précieux de ceux qui ont débuté il y a quelques années.

A lire dans le journal du BTP du 29/02/2024