Les étancheurs ont soif de (re)connaissance

Les étancheurs ont soif de (re)connaissance

Leurs métiers sont dans l’air du temps, dans tous les sens du terme, mais les étancheurs-bardeurs exercent des métiers mal ou méconnus du grand public. Ils sont pourtant devenus essentiels avec le réchauffement climatique, le prix de l’énergie et l’isolation thermique, le manque de foncier et la chasse aux m² perdus.

TOP OF THE ROOF LYON 2024 – MATMUT STADIUM – 27 ET 28 MARS

Toitures et murs végétalisés, potagers en roof top, espaces de vie, piscines, terrains de sports, pose de photovoltaïque… Les toitures – plates, de préférence – sont devenues des espaces de sociabilisation, et donc les métiers des étancheurs-bardeurs évoluent à grande vitesse.
Pour tous ces motifs, et pour convaincre les jeunes qui ont choisi les filières professionnelles de les rejoindre, les étancheurs ont décidé de créer un salon itinérant, un roadshow, dont le premier tome aura lieu les 27 et 28 mars prochain au Matmut Stadium de Lyon. Professionnels, élèves ou étudiants, mais aussi le grand public, auront l’occasion de découvrir l’éventail des métiers des étancheurs et « d’envisager nos toits comme des solutions et des ressources », pendant deux journées rythmées par des activités, des démonstrations, tables rondes, et autres conférences sur les enjeux techniques et environnementaux.
Attendu sur place, Jonathan Dumont, professionnel du Parkour et free-runner qui a participé à l’émission Ninja Warriors, dont le sport se pratique dans l’espace urbain et, ce n’est pas un hasard, sur les toitures et terrasses de nos villes.

Interview des deux éléments moteurs de ce salon, Sinicha Knezevic, Président de la chambre régionale de l’Étanchéité, Vice-président et responsable de la commission Communication de la CSFE (Chambre Syndicale Française de l’Étanchéité), et Jean-Paul Domas, président de la chambre des Étancheurs de la fédération BTP Rhône et Métropole.

Sinicha Knezevic : « Nous sommes une force d’innovation »


Sinicha Knezevic est le directeur général de S.I.E à Saint-Fons.

« L’étanchéité est un métier essentiel dans le bâti, et paradoxalement nous n’avons pas de visibilité. Nous sommes méconnus des élèves alors que nous avons aujourd’hui un impact primordial sur l’écologie et la protection de l’environnement ».

« Aujourd’hui les fonciers sont rares, les toitures sont inexploitées ou inexploitables, nous subissons des îlots de chaleur… Pour tous ces sujets, nous sommes une force d’innovation ! Mais qui le sait ? Nous avons donc eu l’envie de créer un salon dédié à nos métiers, un roadshow qui tournera tous les deux ans en France ». 

« Nous avons un métier qui forme, avec énormément de débouchés. Dans nos entreprises, il est possible de grimper très rapidement les échelons. Un jeune qui rentre chez nous à 1800 euros brut, peut dix ans plus tard être conducteur de travaux à 3000 euros bruts ».

« Notre image n’a pas évolué, mais le métier oui. Nos toits sont devenus des espaces de vie où il fait bon vivre, où l’on respire. Nous y faisons plein de choses… »
« Le foncier de demain, ne serait-ce pas nos toitures ? Levez les yeux ! »

Jean-Paul Domas : « Un métier de plus en plus technique »

Jean-Paul Domas dirige S.A.R. Étanchéité et Trace Étanchéité, deux sociétés basées à Vénissieux.

« Les étancheurs connaissent une période compliquée. La moyenne d’âge de nos poseurs est supérieure à cinquante ans. Et nous ne voyons pas venir de renouvellement. Nous avons essayé de remonter des formations dans les CFA l’an passé, elles ont été annulées faute de candidats. Très rapidement nous aurons ainsi moins de compagnons en interne avec les départs à la retraite. Nous sommes pourtant prêts à accueillir les jeunes – et les moins jeunes – et à les former. ».

« Nous sommes un métier d’avenir, physique certes, comme le métier de maçon, mais qui demande beaucoup de compétences techniques. A nous de faire connaitre notre métier, c’est le but suivi par ce salon qui s’est créé en quelques mois sous l’impulsion de la CSFE. J’en suis ravi car cela faisait quelques années que j’avais cette idée en tête. »