Christophe Buisson : « Le photovoltaïque attire les jeunes »

Christophe Buisson : « Le photovoltaïque attire les jeunes »

Christophe Buisson dirige E²N, une entreprise d’Électricité générale qu’il a créée en 2013 à Communay, qui compte aujourd’hui une vingtaine de salariés, hors intérimaires. E²N s’est lancée en 2019 dans la pose de panneaux solaires, avec succès, puisque cette activité représente aujourd’hui près de la moitié de son chiffre d’affaires.

Pourquoi avoir créé votre entreprise d’Électricité ?

J’étais directeur de travaux dans une entreprise de BTP lyonnaise qui n’allait pas bien. J’avais des opportunités de chantier, des amis construisaient des bâtiments neufs en tertiaire-industriel, c’était l’occasion, je me suis lancé. J’avais déjà failli monter une affaire trois ans plus tôt, mais je n’ai pas osé.

Quelle est votre formation ?

Un BTS électrotechnique, une licence en conduite d’affaires en alternance entre la Mache et une entreprise de Rillieux, où je suis resté huit ans, puis trois ans dans l’entreprise que j’évoquais plus haut, et enfin E²N, que j’ai monté avec mon épouse alors en congé parental pour notre deuxième. Elle travaillait chez Hermès-Pierre-Bénite et malgré les très bonnes conditions de travail, elle m’a rejoint au bout de deux-trois ans.

Quelle est l’activité de l’entreprise ?

A la base nous faisions de l’électricité générale dans le collectif neuf et le tertiaire-industriel neuf. Nous avons ensuite développé une partie travaux après sinistre, et enfin il y a cinq ans, la pose de panneaux photovoltaïques. Au début, nous sous-traitions cette activité, avec des résultats mitigés, d’où l’idée de le faire nous-mêmes.

Quels sont vos donneurs d’ordre ?

Des entreprises principalement, un peu de particuliers, du logement collectif avec les promoteurs qui sont nos clients historiques, mais pas de marché public, même si nous sommes souvent sous-traitants d’entreprises qui répondent aux appels d’offre.

Quelle est l’origine des panneaux que vous installez ?

90% viennent de Chine – même les marques françaises travaillent à partir de cellules importées de Chine – ce sont les meilleurs et au meilleur prix, il suffit de choisir les productions de bonne qualité.

Votre activité photovoltaïque a débuté en plein épisode Covid ?

Exactement. Même si nous nous sommes lancés en 2018, le temps d’avoir les qualifications et l’assurance, nous avons attaqué en 2020… Avec des difficultés pour s’approvisionner en matériel. Les années 2020-21 ont donc connu un développement compliqué. Mais depuis 2022 nous avons explosé le chiffre d’affaires.

Pourquoi ce bond dans les commandes ?

La hausse du coût de l’énergie d’une part, et la baisse du coût de nos produits à contrario de tous les autres métiers du Bâtiment.

Pourquoi ?

Parce que la demande en panneaux a été très forte ces dernières années, les Chinois ont fabriqué des usines, boosté la production, et inondé le marché. Il y a aujourd’hui une offre supérieure à la demande, ils ont beaucoup de stock.

Quel type de panneaux installez-vous ?

Nous posons uniquement du panneau solaire électrique photovoltaïque, pas de mixte, pas d’eau chaude. Ce n’est pas notre métier. Nous sommes électriciens.

Vous vous occupez de l’entretien de vos installations ?

Oui, maintenance et dépannage, en interne. Mais pour l’instant, seulement des installations que nous réalisons.

Avec le développement de votre entreprise, vous recrutez. Est-ce compliqué ?

De moins en moins. Pour la partie Bâtiment, nous passons par les sociétés d’intérim, et comme la conjoncture n’est pas excellente, dans le neuf en particulier, ce n’est plus aussi compliqué de recruter. La partie photovoltaïque, elle, attire les jeunes, et nous aimons former, donc nous pouvons recruter des gens avec peu de qualifications. Nos compagnons sont tous des gens qui ont envie, nous avons avec nous un ancien boulanger, un ancien menuisier, ils se « bougent » et donc avancent bien… Nous sommes une équipe jeune avec une moyenne d’âge de trente ans. Nous avons embauché trois intérimaires cette année.

Pourquoi avoir adhéré à la fédération BTP Rhône et Métropole ?

Parce que nous avons grossi, nous sommes devenus une PME, la fédération correspond à nos besoins. J’ai déjà participé à deux réunions de la chambre territoriale Rhône-Sud. Il n’y a pas que des électriciens, c’est l’idéal, j’aime apprendre, aller discuter avec d’autres corps de métiers, et cela me permet aussi de véhiculer quelques informations sur le photovoltaïque. Et je pousse ma femme à adhérer au groupe Femmes Dirigeantes.

Comment se présentent les mois à venir dans ce contexte compliqué ?

L’électricité générale fonctionne bien tout comme le photovoltaïque. Nous n’avons jamais fait plus que nous ne sachions faire, du coup nos partenaires nous suivent encore aujourd’hui. Nous ne sommes pas en manque de travail, 2024 est déjà bien rempli, mais ce sera dur, nous le savons.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 9 novembre 2023