Léon Pignal : « Le personnel vraiment qualifié de demain sera issu de l’apprentissage »

Léon Pignal : « Le personnel vraiment qualifié de demain sera issu de l’apprentissage »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus, ont adhéré ces derniers mois à la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Léon Pignal, 23 ans, dirige Pignal BTP, une entreprise créée en septembre 2022 à Villefranche sur-Saône. Il est membre du groupe Jeunes dirigeants.

Quelle est l’activité de Pignal TP ?

C’est une petite entreprise de Bâtiment et Travaux publics, qui réalise un peu de tout, du terrassement, de la voirie, des réseaux, ou des aménagements extérieurs. Je fais aussi de la petite maçonnerie, du soutènement, etc… Là, par exemple, je suis en train de faire une piscine et un terrain de pétanque.

Quels sont vos donneurs d’ordre ?

80% de particuliers, et pour le reste des petites entreprises. Je ne fais pas encore de marchés publics, j’y viendrai, mais la structure de l’entreprise est encore trop petite.

Vous travaillez seul ?

Oui, mais le plus souvent, je me fais aider par un intérimaire ou des collègues artisans.

Vous souhaitez recruter ?

Pas encore. Mais demain oui. L’entreprise a été créée en septembre dernier je n’ai pas envie de précipiter les choses, et il est vraiment difficile de trouver la bonne personne. En revanche, je vais sans doute rapidement prendre un apprenti ou un stagiaire. Pour le trouver, j’ai déjà démarché toutes les écoles par lesquelles je suis passé. J’ai fait huit années en alternance, la meilleure des écoles selon moi, et j’en sors convaincu que le personnel vraiment qualifié de demain sera issu de l’apprentissage.

Racontez-nous pourquoi vous avez voulu, à 23 ans, vous lancer à « votre compte » comme on dit ?

J’ai un parcours un peu atypique, qui commence à 14 ans par un CAP de maçonnerie en alternance. J’ai ensuite suivi et obtenu, toujours en alternance, un Bac Pro, un BTS, une Licence, et j’ai intégré une école d’ingénieur que j’ai arrêtée en chemin pour créer mon entreprise. J’ai toujours été travailleur, c’est un atout lorsqu’on veut se lancer.

Comment avez-vous trouvé vos premiers clients ?
Par le bouche-à-oreille. J’ai sollicité toute ma famille et mes amis afin qu’ils fassent savoir partout que j’avais créé une entreprise de Travaux Publics, et les premiers contrats sont arrivés. Sinon Pignal TP est référencée Google, je suis sur les réseaux sociaux, et enfin j’ai créé un site, avec juste un formulaire de contact pour l’instant.

Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois ?

Pour un démarrage, il me semble que les choses se passent plutôt bien, le carnet de commandes avance doucement. Je suis très heureux de m’être lancé, même si je travaille beaucoup plus qu’avant. Mes 35 heures sont effectuées le mercredi midi… Je fais beaucoup plus d’heures mais je suis plus heureux au travail, donc plus heureux tout court. C’est un milieu où il y a de quoi faire pour ceux qui travaillent. Je m’efforce de bien faire les choses pour que l’entreprise fonctionne sur la durée.

Avec ce contexte inflationniste, comment voyez-vous l’avenir ?

Dans le métier, nous pensons tous que les commandes vont finir par baisser à cause de l’inflation, même si pour l’instant il n’y a pas encore d’impact sur l’activité. Pour nous, c’est le ciment et tous les produits dérivés qui ont le plus augmenté. Les produits préfabriqués et le béton pour couler des dalles, les murs etc. La ferraille et le bois, eux, fluctuent. Pour préparer l’avenir, je vais essayer d’élargir mon offre.

Ce qui signifie ?

Je pense que nos clients, notamment les particuliers, apprécieront de plus en plus de discuter avec un seul interlocuteur. Cela les rassure d’avoir une seule entreprise gestionnaire de l’ensemble des travaux, et la confiance est un élément essentiel dans nos métiers. Je vais donc élargir mon offre, soit en me formant à l’ensemble des métiers de mon domaine d’activité, soit en faisant sous-traiter certaines parties par des artisans que je connais bien. Aujourd’hui, les petits entrepreneurs peuvent encore se permettre de refuser de couvrir des domaines qu’ils connaissent mal. Il me semble que ce temps est révolu. Il est nécessaire de s’adapter au contexte économique.

Pourquoi avoir décidé d’adhérer à la fédération ?

J’ai rencontré Oriane Viguier, présidente du groupe Jeunes dirigeants à l’époque, qui m’a évoqué les accompagnements possibles et les nombreux services de la fédé. Oriane et les membres du bureau m’ont beaucoup aidé et m’aident encore beaucoup aujourd’hui. J’ai donc adhéré au groupe Jeunes dirigeants.

Vous avez déjà utilisé les services de la fédération ?

Pas encore. Mais je vais vite la solliciter pour des questions de TVA. Je compte aussi trouver de l’aide sur tout le volet juridique, en cas de problèmes avec un client ou un fournisseur.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 6 avril 2023