Groupe Jeunes Dirigeants : pour éviter le crash, comment soigner son cash
C’est devenu une tradition. Et un rendez-vous très apprécié des adhérents du groupe Jeunes Dirigeants de BTP Rhône. Se retrouver pour une réunion thématique dans les ateliers ou entrepôts de l’un des membres, afin de pouvoir, en même temps, visiter, s’imprégner et partager son expérience dans un univers moins convenu qu’une salle lambda.
Ainsi, le vendredi 28 novembre dernier, l’équipe de Blanchard et Blazquez a accueilli, dans son entrepôt de Rillieux-la-Pape, ses collègues autour d’un sujet puisé dans l’actualité et son contexte économique : « Quelles aides financières en période de crise économique ? », avec en sous-titre : « Savoir anticiper, adapter sa stratégie, mobiliser les bons dispositifs : autant de clés pour traverser la période avec lucidité et solidarité. »
À l’accueil, Alexandre et Clément Chauvel, co-gérants de l’entreprise de plomberie, mais aussi – et peut-être surtout – Audrey Chauvel, DRH, bien connue à BTP Rhône pour l’ensemble de ses engagements. Audrey a une histoire à raconter en préambule. Celle de la société Blanchard et Blazquez, née en 1957, rachetée en 2010 par l’un de ses salariés, Frédéric Chauvel, père d’Alexandre et de Clément. Une histoire qui passe par un plan de sauvegarde en 2012 et son corollaire, le mandataire judiciaire. Une histoire non pas de fin, mais de renaissance.
Comment se relever en famille – Guénaële Chauvel est venue au secours de son mari jusqu’à devenir gérante – en pesant chaque sou, en voyant se dérober des fournisseurs et n’en garder que quelques-uns payés comptant, en devant se séparer de plus de la moitié de l’effectif… jusqu’au jugement de clôture de la procédure collective.
« Les cicatrices demeureront éternelles, mais elles nous permettront de garder une très forte attention sur la santé financière de notre entreprise », conclut-elle avec humilité et détermination.
« L’idée principale est de ne pas laisser sa tête arriver dans le mur, et se dire : “Mince, j’aurais pu trouver des solutions avant, trouver des réponses à mes questions et ne pas développer des problématiques devenues impossibles à régler” », avait prévenu le président du groupe des Jeunes Dirigeants, Édouard Poisson, en ouvrant la table ronde.
Car les solutions existent, martelées par les quatre intervenants – Alexandra Finotto, Quentin Bruch pour BTP Banque, et Linda Bourebaa, Aubin Livier Harnichard pour BPI France – à la condition de pouvoir anticiper. Mais pour anticiper, pour « sécuriser ce fameux flux financier qui est le nerf de la guerre », dixit Audrey, il faut mettre en place dans son entreprise quelques pratiques indispensables et utiliser les dispositifs existants avant que les voyants ne passent à l’orange, puis ne virent au rouge.
Utiliser des outils de suivi de trésorerie, des logiciels de banque ou de comptabilité boostés à l’IA… Le suivi doit être constant. Systématiser la relance client, gérer les recouvrements.
Informer sans cesse sa – ou ses – banque(s), être transparent, leur communiquer plans de charges et carnets de commandes, établir un véritable lien de confiance qui peut faciliter l’octroi de lignes de crédit ou de cautions bancaires. Elles peuvent, par exemple, autoriser une caution bancaire en substitution des cautions de marché (5 %) et autres garanties qui immobilisent de la trésorerie.
Toujours soigner son haut de bilan afin de se permettre de la dette et ne pas tout autofinancer.
Ne pas oublier l’étendue des services de la fédération, gratuits, pour être conseillé, orienté, régler les litiges, accélérer les recouvrements ou simplement se situer par rapport à ses concurrents.
Mais au-delà d’une litanie de dispositifs et d’aides au financement ou à la création, la table ronde a permis de rappeler quelques évidences, pas toujours compatibles avec le stress du quotidien, autrement nommé « la tête dans le guidon ».
Anticiper, c’est s’informer, se faire accompagner sur toutes ces questions. La fédération est une mine de conseils et d’expériences ; les banques spécialisées (BPI et BTP) proposent des solutions nombreuses… pour peu qu’on les sollicite.
À lire dans l’édition du 18 décembre 2025 du Journal du BTP
