Cédric et le Maitre artisan Michel Giraud, 49 et 57 ans, sont à la tête de Giraud Énergies, et depuis peu de Giraud Solaire avec leur associé Franck Reuzeau. Une entreprise familiale née en 1969 dont le siège est aujourd’hui à Colombier-Saugnieu, spécialisée dans le chauffage, la climatisation, la ventilation, la plomberie et donc… le solaire. Elle emploie une vingtaine de personnes.
Quelle est l’histoire de Giraud Énergies ?
Cédric : C’est à l’origine une petite entreprise de plomberie-chauffage créée en 1969 par notre père Jean-Claude à Pont-de-Chéruy, dans le Nord-Isère. Michel a intégré l’équipe en 1985, et moi en 2001 à une période où notre père pouvait vendre.
Et finalement c’est donc vous qui l’avez reprise ?
Michel : C’est une belle histoire. L’entreprise s’était bien développée. Notre père a reçu une proposition très intéressante, mais au dernier moment j’ai eu une rencontre avec les acheteurs qui m’a poussé à appeler Cédric à la rescousse. Je lui ai dit : « soit tu reviens, soit on vend ». Il a démissionné du jour au lendemain de l’entreprise où il travaillait. Je pense que cette reprise par ses deux fils a été l’une des plus grandes satisfactions de sa vie pour notre père.
Cédric, vous étiez vous aussi du métier ?
J’ai un BTS en Génie Énergétique mais j’avais choisi d’aller travailler pour d’autres entreprises.
Aujourd’hui Giraud Énergies a conservé l’activité de chauffage-plomberie ?
L’entreprise s’appelle Giraud Énergies depuis six ans, époque à laquelle nous avons déménagé à Colombier-Saugnieu. Nous sommes une vingtaine de salariés dont sept apprentis, et nous faisons chauffage, climatisation, ventilation et plomberie, moitié pour le neuf et moitié en rénovation. Dans le neuf, nous travaillons depuis plus de 30 ans avec Ganova, une entreprise sérieuse de construction de maisons individuelles, et dans la rénovation, nous travaillons pour les entreprises et les particuliers, en collaboration avec des cabinets d’architecte et des conducteurs de travaux.
Et à vos débuts ?
L’entreprise travaillait beaucoup pour les particuliers mais aussi pour les industriels dont nos voisins de l’époque Tréfimétaux et Tréficable Pirelli. Dans les années 90-2000, nous avons beaucoup changé de chauffages électriques pour du fioul ou du gaz. Maintenant, c’est plutôt l’inverse… Et puis nous avons fait une incursion dans le solaire thermique au début des années 2000 en installant des chauffe-eau solaire individuels. Mais la filière a souffert des lois et des subventions aléatoires, comme aujourd’hui MaPrimeRenov’.
Vous êtes tributaires des modes dans votre secteur d’activité ?
Nous ne cherchons pas à suivre les modes ni les opportunités d’aides ou de subventions. Ce n’est pas notre style de travail. Mais l’entreprise suit évidemment l’évolution de nos métiers.
Avec notamment le solaire ?
Depuis 4-5 ans, nous avons beaucoup de demandes, mais nous avons pris un peu de temps avant de nous décider, notamment pour avoir vu des collègues s’effondrer après de très fortes hausses de chiffres d’affaires dans les années 2010. Et puis nous cherchions un associé car nous n’avions pas le temps de gérer sérieusement l’activité. Giraud Solaire est née en 2024 avec Franck Reuzeau, président et associé. Nous installons chez les particuliers des systèmes photovoltaïques classiques jusqu’à environ 12 kW. Et en fin d’année, nous commercialiserons un système original de carport de notre propre conception.
Comment se porte l’activité pour vos deux entités dans le contexte actuel ?
Nous avons subi une baisse importante de travail dans le neuf à partir d’octobre dernier, mais nous étions prévenus et nous avons adapté nos dépenses. C’est la première fois qu’on se limite aux 35 heures…Dans la rénovation aussi, c’est très calme. Nous nous sommes retournés sur des projets de travaux pour les bâtiments industriels, notamment les bureaux que nous équipons en chauffage-climatisation.
À lire dans l’édition du 9 octobre 2025 du Journal du BTP