Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.
Baptiste Rebel, 21 ans, look résolument reconnaissable, a créé son entreprise de plomberie-chauffage (Vaulx-en-Velin) à tout juste vingt ans. Son créneau : le cuivre, rien que le cuivre, ce qui le place d’emblée dans les travaux haut de gamme. Rencontre avec un compagnon atypique.
Baptiste Rebel : « Entre 14 et 19 ans j’ai tout donné à mon métier »
Pourquoi avoir choisi de devenir plombier ?
Je n’étais pas un très bon élève, j’avais besoin de bouger, de travailler de mes mains, toucher la matière… Je me suis rendu un peu par hasard à une journée « portes ouvertes » d’un CFA des Compagnons, à Saint-Thibault-des-Vignes (Seine et Marne), d’où je suis originaire. J’y ai rencontré un formateur incroyable, qui m’a dit à peu près ceci : « ce n’est pas le métier que tu vas faire qu’il faut choisir aujourd’hui mais le matériau que tu as envie de travailler ». J’avais le choix : pierre, béton, ardoise, bois, cuivre et acier… J’ai opté pour le cuivre et donc la plomberie.
Et aussi pour le compagnonnage…
C’était par facilité, l’école était assez proche de chez moi. J’ai eu la chance d’être formé dans l’entreprise Seveste, avec une personne exceptionnelle qui m’a donné ma chance. J’ai passé deux ans chez lui pour préparer mon CAP d’installateur sanitaire. A ses côtés, j’ai préparé le concours du meilleur apprenti. J’ai été médaillé d’or départemental, régional, et national.
Et ensuite vous avez fait un tour de France ?
Oui je l’ai commencé. Paris, Lyon et Nantes. A Paris, j’ai passé un CAP MIT (monteur installateur thermique) en un an, car je voulais ajouter une corde à mon arc. Je me suis représenté au concours des meilleurs apprentis de France en chauffage. Et j’ai eu la chance d’être à nouveau médaillé d’or national.
Pourquoi revenir à Lyon si vite pour créer votre entreprise ?
Je voulais voir autre chose que le tour de France, ce qui explique que je ne suis toujours pas compagnon.J’en avais aussi un peu assez d’avoir des patrons…Ma mère m’a toujours dit que j’avais un gros problème avec la hiérarchie, cela s’est avéré exact. Et puis j’avais envie de me pose ; entre 14 et 19 ans, j’ai tout donné à mon métier. Un contexte personnel m’a ramené à Lyon, où j’ai créé mon entreprise de plomberie-chauffage, à Vaulx-en-Velin.
Comment avez-vous débuté dans une ville dont vous n’êtes pas originaire ?
Mon premier client a été un ami qui tient un bistrot à Montchat. Il venait d’acheter une maison en Ardèche dans laquelle il y avait beaucoup de travaux. Et ensuite le bouche-à-oreille a fonctionné, les clients se sont passé mon numéro. Je travaille avant tout pour les particuliers et je réalise quelques chantiers pour des entreprises.
Quelle est la touche « Rebel » ?
En huit ans de métier, j’ai travaillé dans beaucoup d’entreprises donc je savais ce que je voulais et ne voulais pas faire. J’ai fait du tertiaire, de la rénovation, du dépannage… j’ai choisi de faire de la rénovation en plomberie-chauffage, un peu de dépannage, et aussi du gaz. J’essaie de me spécialiser dans le haut de gamme ; je ne fais que du cuivre, je ne touche pas au PER.
Pourquoi « que » du cuivre ?
Pour essayer de garder la tradition du métier, qui malheureusement disparait de plus en plus. Beaucoup préfèrent faire vite et pas cher, ce n’est pas mon optique. Poser du cuivre, c’est opter pour la qualité. Et puis, je pense que l’eau se porte mieux à circuler dans du cuivre que dans du plastique.
Comment se porte l’activité ?
Bien ! J’arrive toujours à avoir du travail. J’aimerais bien prendre un apprenti formé chez les compagnons pour perpétuer la tradition, la qualité. Le travail que je réalise aujourd’hui est celui que j’aurais aimé avoir quand j’étais apprenti, j’aimerais donc offrir cette chance à un jeune.