Julien Forissier : « Nous sommes aujourd’hui revenus à des stabilités de prix »

Julien Forissier : « Nous sommes aujourd’hui revenus à des stabilités de prix »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus, ont adhéré ces derniers mois à la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Julien Forissier, 45 ans, a repris le 1er janvier 2012 les rênes de l’entreprise familiale Atria Résines (Corcelles-en-Beaujolais) avec un BTS de « technicien de maintenance » par alternance. Il a tout appris « sur le tas » puisqu’il n’y a pas de formation dédiée à l’application de résines. Adhérent de la fédération BTP de l’Ain depuis le début des années 2000, il a rejoint la fédération Rhône et métropole. Interview.

Quel est le domaine d’activité d’Atria Résines et quels sont vos donneurs d’ordre ?

Nous sommes préparateurs de sols et surtout applicateurs de revêtements de sols à base de résines synthétiques sur tout l’Est de la France de Marseille à Strasbourg. Nous travaillons avant tout en neuf et rénovation pour les entreprises et industriels tous secteurs d’activité confondus, et répondons également à quelques appels d’offre pour des marchés publics. Nous faisons très peu de chantiers chez les particuliers.

Pourquoi choisir un sol en résine plutôt qu’un revêtement classique ?

Nous utilisons surtout l’époxy et le polyuréthane ciment. Les résines sont performantes pour la résistance mécanique à l’abrasion, la résistance chimique et thermique. Elles permettent d’autre part d’offrir des sols sans joints, véritable point faible des autres revêtements. Car les joints s’usent vite, et il faut faire appel régulièrement à un maçon pour refaire les mortiers hydrauliques. Partout où il y a des sols, il est possible de mettre de la résine, dans les bureaux, dans les toilettes, dans les laboratoires, les industries chimiques…

Comment procédez-vous pour ceux qui connaissent mal le métier ?

Nous intervenons le plus souvent sur une dalle de béton brut, il faut donc préparer le support soit par grenaillage soit par ponçage diamant. Une fois enlevée la laitance et blessé le support pour qu’il soit poreux, nous appliquons une couche de primaire, et si le support n’est pas abimé, le revêtement et une finition. Nous pouvons proposer toutes les couleurs du nuancier. Notre métier est d’apporter des solutions là où il n’y en avait pas. La résine est une solution pratiquement définitive.

Comment se porte l’activité ?

Il y a de l’activité. Ce n’est pas l’euphorie mais nous travaillons, un chantier en pousse un autre. Notre visibilité est d’environ un mois, un mois et demi.

Vous avez combien de salariés ?

Trois applicateurs confirmés, une secrétaire à mi-temps, basés à Corcelles en Beaujolais.

Votre activité nécessite beaucoup de matériel ?

Nous avons à Corcelles-en-Beaujolais un dépôt d’environ 450 m2, où nous stockons nos aspirateurs, ponceuses etc… et la matière première.

Avez-vous subi une hausse des prix de vos matériaux ?

Oui, sur certains produits ? nous avons enregistré des hausses de 30 à 40%. Les fournisseurs nous expliquent ne pas avoir augmenté leur prix pendant des années et subir la hausse du prix de l’énergie. Ils ont aussi selon moi surprofité de la crise.

Comment avez-vous pu gérer ces hausses sur les devis déjà signés ?

Cela a été très compliqué. Nous avons dû utiliser des produits de substitution, et rogner nos marges, avec comme corollaire des problèmes de trésorerie. Heureusement, nous avons de l’activité et des clients qui nous font confiance. Nous sommes aujourd’hui revenus à des stabilités de prix qui nous permettent de faire des devis plus conformes à nos coûts de production.

Quelle a été votre action pour aider vos salariés face à l’inflation ?

J’ai instauré des avantages, comme des paniers repas et des frais de déplacement indemnisés au-delà de ce que stipule la réglementation, je mets en œuvre tout ce qui permet d’améliorer leurs conditions de travail. D’une manière générale, j’ai toujours augmenté mes compagnons au-delà de l’inflation, et je n’attends pas qu’ils viennent me solliciter.

Quels services utilisez-vous à la fédération ?

Juridique et Social principalement, quand j’ai des doutes sur des contrats de travail, des problèmes de personnel, des problèmes de contentieux… Je suis aussi membre du groupe Jeunes dirigeants.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 7 septembre 2023