CQP : La voie royale pour une validation de compétences

CQP : La voie royale pour une validation de compétences

La désormais traditionnelle cérémonie de remise des Certificats de Qualifications Professionnelles a eu lieu le 12 janvier dernier à Lyon, dans les locaux de la Fondation École La Mache. Sur le département du Rhône et la Métropole, 62 candidats ont obtenu leurs CQP sur 3 spécialités différentes. Tous n’ont malheureusement pas pu se libérer et certains étaient déjà trop éloignés pour venir chercher leurs certificats. Mais 19 d’entre eux étaient présents pour fêter la validation de leurs compétences.

L’occasion pour nous de revenir sur l’intérêt de ces CQP avec Éric Doublier, président de la commission Formation à la fédération BTP Rhône et Métropole, mais aussi avec deux jeunes récipiendaires, Laura Lièvre, et Maëlle Misery, 21 ans toutes les deux, titulaires d’un CQP Conducteur de Travaux.

« Des compétences « Métier » très précises »

Éric Doublier

Pourquoi les CQP ont-ils autant de succès ?
Il y a à la fois une validation des acquis et de la formation continue dans un CQP. Un exemple : dans l’entreprise que je dirige, j’ai un compagnon âgé de trente ans qui a un parcours avéré de terrain et de chantier dans le BTP. Il a fait le tour du monde, il a travaillé sur des chantiers en Australie, il se sent capable de plein de choses, mais dans les faits, il ne dispose pas de diplôme validant son savoir-faire. Il avait déjà obtenu un CQP chef de chantier en alternance et suit aujourd’hui un CQP conducteur de travaux.

Quel est l’intérêt de ces CQP pour l’entreprise ?
Ce qui m’intéresse chez lui ce sont ses soft skills, son comportement, son historique, sa capacité à conceptualiser. Il a un potentiel. L’idée est de créer une rencontre avec un organisme de formation qui lui amène des compétences pour l’élever, mais des compétences « métier » très précises. C’est une rencontre entre un parcours individuel, un support de formation dont le référentiel et le contenu a été monté par la profession et avec l’école qui porte la formation, donc c’est très ciblé. L’avantage pour l’entrepreneur, c’est que le temps de présence dans l’entreprise du compagnon qui suit un cursus de CQP est plus important, il a une expérience, il est tout de suite opérationnel dans le cadre de son alternance.

Qu’avez-vous dit aux récipiendaires ?
Je leur ai souhaité à tous réussite et épanouissement dans leur carrière professionnelle, piliers parmi d’autre d’une vie personnelle heureuse. Je leur ai demandé de devenir à leur tour moteur et ambassadeurs de ce dispositif pour mieux le faire connaître. C’est à cette condition d’engagement de tous : organismes de formation, professionnels, tuteurs, et anciens candidats, que nous ferons vivre et développer ces dispositifs dont nous reconnaissons tous l’efficience.

« Avec ma licence, le CQP est comme un second diplôme »

Laura Lièvre, Galien Toiture, Chassieu

Pourquoi avoir souhaité passer un CQP Conducteur de Travaux ?
J’ai d’abord fait un BTS « Études et Économie de la Construction » (devenu Management Économique de la Construction) en alternance chez Galien Toitures. Le CQP Conducteur de Travaux, je l’ai préparé via la Licence professionnelle en Chargé d’affaires en Bâtiment à Lyon III et sup La Mache. J’ai juste passé un oral devant des représentants de la Fédération du Bâtiment. Ce CQP me permet d’avoir en quelque sorte un second diplôme, et m’offre plus de possibilités au cas où je souhaite changer d’entreprise ou même m’installer à mon compte. Je suis aujourd’hui en CDI chez Galien comme chargée d’affaires, et je viens d’être formée en deux semaines encadrant de chantier amiante.

Comment êtes-vous reçue sur le terrain à 21 ans ?

Avec mes techniciens, cela se passe très bien, ils sont contents je crois, je m’occupe des plannings et j’essaie de contenter tout le monde. Sur les chantiers ou dans les réunions, parfois cela se passe bien, le moment de surprise passé, et parfois certains oublient de nous dire bonjour. Mais cela s’arrange vite, après une discussion technique où les interlocuteurs se rendent compte que je maîtrise le sujet. Il faut savoir s’imposer.

« le CQP est avant tout une validation de terrain »

Maëlle Misery, Kapeci, Port (01)

Pourquoi avoir choisi le BTP ?
Plus jeune je voulais devenir architecte, j’ai fait un bac Technologique, le dessin sur ordinateur me plaisait, j’ai donc cherché un métier qui réunisse dessin et technique, et passé un BTS Enveloppe des Bâtiments en menuiserie aluminium à la Mache en alternance chez Kapeci. Je suis aujourd’hui en CDI, spécialisée en menuiserie aluminium extérieure. Je suis mes dossiers de A à Z avec un suivi du responsable Travaux.

Pourquoi un CQP Conducteur de Travaux ?
Je l’ai passé dans le cadre de ma Licence professionnelle de Chargée d’affaires. En licence il y a beaucoup de théorie, le CQP est plus une validation du terrain. Le cumul des deux me permet de voir plus large, d’avoir plusieurs portes ouvertes. Je vois le Bâtiment différemment. Et puis cela pourrait rassurer une entreprise de savoir que je connais aussi bien la théorie que le travail sur les chantiers.

Comment cela se passe justement sur le terrain ?
Bien, je dois juste montrer que la technique ne me fait pas peur, je dois faire un peu plus mes preuves. Mais je suis très soutenue dans l’entreprise, le responsable travaux par exemple m’a accompagnée tout au long de ma licence.

Qu’est-ce qu’un CQP ?

Un certificat de qualification professionnelle (CQP) permet de faire reconnaître les compétences et savoir-faire nécessaires à l’exercice d’un métier. Un CQP est créé et délivré par une ou plusieurs commissions paritaires nationales de l’emploi (CPNE) de branche professionnelle.

À qui est accessible un CQP ?

Le CQP est accessible :

  • Aux jeunes qui souhaitent compléter leur formation initiale ;
  • Aux salariés ;
  • Aux personnes en recherche d’emploi.

Comment préparer un CQP ?

Il existe deux voies pour préparer un CQP ou CQPI :

  • Par la formation, si la personne a besoin de suivre un parcours de formation pour progresser jusqu’au niveau du CQP. 
    La formation peut être mise en place par l’employeur dans le cadre des activités de l’entreprise (plan de développement des compétences) ou par la personne (notamment au moyen du compte personnel de formation. Le CQP peut également être préparé dans le cadre d’un contrat de professionnalisation.
  • Par la validation des acquis de l’expérience (VAE), si le CQP est enregistré au RNCP, pour les salariés ou personnes en recherche d’emploi qui justifient d’au moins un an d’expérience en rapport avec le CQP.

Sources : Ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion Sociale

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 3 février 2023.