
Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la Fédération BTP Rhône. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou d’une autre réunion.
Petit-fils de forgeron-serrurier et fils de mécanicien agricole-serrurier, Kevin Lagardette a créé son entreprise de métallerie-serrurerie en 2019 sur la commune de Fleurie, dans le Beaujolais. À seulement 32 ans, il est devenu une référence dans le métier, par son enthousiasme à traiter les « moutons à cinq pattes », à imaginer des solutions improbables et par son engagement sur la qualité de ses réalisations.
Avec les métiers de votre grand-père et de votre père, vous n’aviez pas la tentation de fuir le travail du métal ?
En classe de troisième, j’ai choisi l’électricité et passé un Bac Pro en alternance. Puis, malgré une proposition d’embauche, je suis parti faire un peu d’intérim avant de rejoindre une entreprise de métallerie pour une semaine… J’y suis finalement resté quelques années, d’abord sur les chantiers, puis à la fabrication. La fibre familiale m’a rattrapé.
Et puis, comme eux, vous avez choisi de vous lancer à votre compte ?
J’ai commencé à Ville-sur-Jarnioux, où habitait ma famille, avec un petit camion pour réaliser des prestations de pose ici et là comme sous-traitant. Cela m’a permis d’investir dans un peu de matériel et de créer un atelier de 30 m² chez mon père afin de fabriquer mes premières pièces pour mon propre compte.
Et puis direction Fleurie ?
Oui. Celle qui est devenue mon épouse habitait ici, je l’ai rejointe et j’ai mis mon activité de fabrication entre parenthèses quelques mois, le temps de m’installer à nouveau.
Difficile au début de trouver des clients ?
Non, l’entreprise a vite démarré. Il n’y a pas eu de temps mort. J’aime fabriquer, créer, j’ai toujours eu l’amour du métier, les clients le ressentent et le bouche-à-oreille fait le reste. Aujourd’hui, je suis de plus en plus sollicité sur des projets diversifiés et complexes.
Comment se répartit votre clientèle ?
Je travaille à 70 % pour des particuliers. Cela va du dépannage à la conception-réalisation de projets (escaliers, verrières, garde-corps, pergolas, coursives, etc.), souvent des chantiers haut de gamme qui réclament à la fois de la création, une fabrication sur mesure et une pose au millimètre. J’aime bien quand c’est complexe, les « moutons à cinq pattes » : trouver des solutions me stimule.
Et les 30 % restants ?
C’est du professionnel, essentiellement dans le milieu agricole-viticole : réparer des machines, des cuves en inox, mais aussi répondre à des demandes particulières. Mon souhait est de réaliser des pièces qui se démarquent, devant lesquelles on s’arrête pour les apprécier : portails, pergolas, escaliers, avec une personnalisation sur mesure.
Pour fabriquer tout ce qu’on vous demande aujourd’hui, vous avez dû investir dans de nombreuses machines ?
Oui, des machines et des logiciels, petit à petit. J’ai maintenant une plieuse, une encocheuse, une cintreuse à galets, une perceuse à colonne automatique, une rouleuse, un MIG et un TIG pour la soudure. J’ai aussi une table plasma, ma dernière acquisition, pour être autonome sur mes découpes. Du coup, j’ai investi dans un logiciel pour tracer des escaliers et proposer du visuel 3D aux clients. J’envoie mon fichier sur la table, et le limon se découpe tout seul.
Pas besoin de recruter ?
Suite aux demandes de plus en plus fréquentes, je ne souhaite ni refuser ni allonger mes délais… Mais c’est encore un peu tôt pour prendre une décision à ce sujet.
À lire dans l’édition du 11 septembre 2025 du Journal du BTP
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