Sandrine Guyot : « Je souhaite mettre la femme au cœur du bâtiment »

Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et entrepreneuse dans l’âme, Sandrine Guyot a d’abord créé Créatissimmo en 2012 pour accompagner et aider les particuliers ainsi que les professionnels à mener à bien leurs projets de réhabilitation et de transformation de leurs acquisitions. Et afin de leur garantir une exécution des travaux dans les règles de l’art, elle vient de lancer La Caravane des Travaux, une entité vouée à proposer la réalisation de ces travaux à ses clients avec ses propres compagnons. Une histoire en marche.

Un mot pour commencer sur Créatissimmo, votre maison-mère, quelle est son histoire ?

L’idée de Créatissimmo est née d’un besoin personnel : je souhaitais acheter une maison dans le secteur de la Croix-Rousse à Lyon, et au vu de mon budget, c’était forcément un projet avec des travaux. J’ai trouvé la maison ; en effet, il y avait énormément de travaux à faire et il était difficile de se projeter dedans. Or, c’est mon métier de base. J’ai dessiné un projet, chiffré les travaux et je les ai réalisés dans le délai prévu. J’ai alors considéré que je pouvais aider des gens à mener à bien des projets similaires.

Aujourd’hui, Créatissimmo fonctionne avec combien de salariés et pour quelle clientèle ?

Aujourd’hui, nous sommes trois. À mes côtés, j’ai un architecte d’intérieur qui réalise des plans et suit certains chantiers, ainsi qu’une assistante administrative que nous avons également formée au suivi de chantier, Anne-Charlotte Cheminal, qui est aussi mon associée sur La Caravane des Travaux. Créatissimmo s’est beaucoup développée grâce au bouche-à-oreille. Nous travaillons dans la rénovation à 70 % pour des particuliers et à 30 % pour des professionnels, exclusivement sur recommandation.

Vous intervenez sur quelle zone géographique ?

Lyon, le Grand Lyon et, exceptionnellement, plus loin, dans les résidences secondaires de nos clients. Nous avons actuellement un chantier à Gap. Nous en avons réalisé un à Fayence, dans le sud de la France. Et on m’a demandé d’intervenir aux Deux-Alpes. Nos clients savent que notre travail – qu’il soit budgétaire, technique ou esthétique – repose sur l’humain et la confiance réciproque. Nous faisons pour eux ce que nous ferions pour nous.

Et justement, que faites-vous exactement ?

À Créatissimmo, nous concevons les projets et suivons les chantiers. Nous avons également une mission de courtier en travaux, puisque nous proposons à nos clients une palette d’artisans à choisir, de la démolition jusqu’à la platerie-peinture, en passant par l’ensemble des corps de métier nécessaires. Créatissimmo propose avant tout de la matière grise, tout comme d’ailleurs notre filiale Studiocreatis, spécialisée dans l’agencement sur-mesure de cuisines, dressings ou salles de bains. C’est la raison pour laquelle nous avons créé La Caravane des Travaux. Avec La Caravane et ses propres compagnons, nous réaliserons nous-mêmes les travaux.

Donc vous recrutez ?

Exactement. Pour l’instant, nous faisons encore appel à des sous-traitants, qui sont des salariés sur chaque projet. Mais oui, nous sommes en phase de recrutement. J’aimerais beaucoup travailler avec des femmes. Elles sont rares, mais je souhaite vraiment mettre la femme au cœur du bâtiment. Des profils techniques, si possible, mais surtout « humains ». Dans notre métier, il faut avoir de l’empathie. Nous avons les clés de nos clients, nous connaissons un peu leur vie, on sympathise… Et nous pouvons les former. J’ai recruté celle qui est devenue mon associée dans La Caravane des Travaux avec cette optique. Elle n’était pas du tout issue du bâtiment, mais c’est quelqu’un qui a de fortes valeurs humaines, et c’est essentiel.

Créatissimmo, Studiocreatis, La Caravane des Travaux, et ensuite ?

Beaucoup de gens ne se lancent pas dans des travaux avec nous faute de budget. Nous allons donc créer des ateliers de formation pour nos clients. Les aider à comprendre comment ça fonctionne et à réaliser eux-mêmes les travaux, à l’exception des réseaux cachés comme l’électricité et la plomberie, ou encore la maçonnerie et le carrelage. Les former et aussi les accompagner jusqu’au bout de leur projet. Nous nous y préparons.

 

À lire dans l’édition du 25 septembre 2025 du Journal du BTP