Christophe Pineau : « C’est compliqué pour les entreprises d’avoir leur propre parc d’échafaudages »

Christophe Pineau : « C’est compliqué pour les entreprises d’avoir leur propre parc d’échafaudages »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Christophe Pineau est depuis septembre 2022 directeur général et actionnaire du groupe Everest dont le propriétaire est Frédéric de Saint-Jean, créateur de l’entreprise il y a dix-huit ans.

Quelle est l’activité d’Everest Échafaudages même si son nom et sa réputation laissent peu de suspens ? 

Nous faisons de la location et du montage pour les professionnels du Bâtiment à partir de sept agences réparties sur le quart Sud-Est, de Chalons-sur Saône à Avignon, en passant par Annecy, Grenoble ou Gap. Le siège est à Belleville-en-Beaujolais et nous sommes aujourd’hui soixante-six collaborateurs. J’ajoute que le groupe Everest, c’est aussi monéchafaudage.com et France Échafaudage, sociétés de négoce et vente en ligne de matériel neuf ou occasion.

Quels sont vos donneurs d’ordre et clients ?

Nous travaillons pour tout le monde, de l’artisan au grand groupe : couvreurs, maçons, maîtres d’ouvrage, monuments historiques… Nous sommes intervenus dernièrement sur des monuments religieux, comme la cathédrale de la Major. Nous répondons aussi aux appels d’offre pour les lots 0 ou lots « échafaudage ». Nous sommes structurés avec un chargé d’affaires et un conducteur de travaux par agence. C’est le chargé d’affaires qui gère son réseau, les cibles qu’il peut envisager, et gère les appels d’offre en complément.

Vous devez détenir un stock impressionnant ?

Nous disposons en effet de 2 600 tonnes de matériel, réparties sur nos sept agences.

Comment avez-vous pu gérer les hausses des prix, notamment de l’acier ?

Nous avions fait de gros investissements avant les hausses, d’autres ont été freinés depuis les augmentations des prix, car il était compliqué de se retrouver face à des montants majorés de 30 à 40%. Heureusement, en cas de besoin, nous avons la possibilité de louer auprès de notre partenaire Layher.

Comment vous adaptez-vous aux innovations techniques ?

Notre objectif était de doter nos agences d’un matériel limitant les TMS (Troubles Musculo Squelettiques) et favorisant la production sans accroitre la pénibilité. L’Uni Safe s’est avéré comme la meilleure solution et nous a permis de qualifier notre partenariat avec Layher. Pour tous les projets spécifiques, nous avons créé un bureau d’études dédié, avec deux techniciens qui modélisent les ouvrages pour permettre d’avoir une adéquation entre le cahier des charges du chantier et les exigences des utilisateurs. Ils proposent des activités complémentaires qui apportent du confort au quotidien comme les ascenseurs de chantier. Mais pas de pont volant ou de nacelle sur mât en prévision chez nous.

Comment se porte l’activité dans votre secteur ? Les grosses entreprises investissent-elles de plus en plus dans leur propre matériel ?

C’est compliqué pour les entreprises d’avoir leur propre parc, car il doit être associé à du personnel formé au montage, avec des certifications pour le recevoir et le mettre à disposition. Nous avons cette compétence, il est donc intéressant de nous faire intervenir. Cela dit, les petites structures peuvent en effet s’équiper de matériel, mais les parcs de stockage ne sont pas extensibles.

Si l’activité est bonne, vous recrutez ?

Lorsque je suis arrivé à la direction du groupe nous étions 56. Nous sommes 66 aujourd’hui alors oui nous recrutons. Par réseau essentiellement, le bouche à oreille. C’est aussi une des missions des chargés d’affaires et conducteurs de travaux de nos agences. Nous recherchons globalement trois catégories de personnes : le monteur d’échafaudage ; le compagnon manager de l’équipe ; et le chef d’équipe qui travaille en autonomie. Les salariés recrutés doivent avoir une certification pour le montage d’échafaudage délivrée par un organisme de formation, mais nous sommes capables de prendre en charge ceux qui ne l’ont pas, puisque nous organisons plusieurs sessions de formation dans l’année. Nous avons la volonté de bien former les salariés, de bien les équiper, d’avoir une cohérence de fonctionnement qui rend l’entreprise un peu sexy.

Pourquoi avoir adhéré au groupe Jeunes Dirigeants de la fédération BTP Rhône et Métropole ?

Parce que Frédéric de Saint-Jean est à la fédération depuis un moment, il trouvait utile que je puisse intégrer ce groupe. Cela me permet d’échanger sur les problématiques du quotidien, et me sentir moins seul. L’entreprise est structurée « très court ». Chaque poste de direction n’est pas encore équipé – nous ne sommes que quatre pour soixante personnes, c’est un peu juste – nous avons donc besoin des services de la fédération, que nous sollicitons chaque semaine. J’échange régulièrement avec le service Juridique car pour moi le plus compliqué dans l’entreprise est le volet social, les lignes bougent tellement vite que l’on peut vite se retrouver en délicatesse. Avec la fédération, nous travaillons également sur notre efficacité opérationnelle. C’est vraiment un appui.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 8 juin 2023