Jean-Baptiste Villard : « Je souhaite que le BTP CFA de Dardilly vise l’excellence »

A la tête avec son frère Henri de l’entreprise familiale Solyper (Entreprise générale du bâtiment) mais aussi depuis près de trois ans de l’entreprise Pollet (Plâtrerie- peinture à Sainte-Foy-lès-Lyon), Jean-Baptiste Villard est mandataire de BTP Rhône à la commission paritaire de suivi d’établissement du BTP CFA de Dardilly.
Très impliqué depuis toujours dans la formation, dans l’accueil des jeunes apprentis, il apporte aux côtés des mandataires d’autres organismes – Scop ; Capeb ; FRTP ; FFB Aura ; syndicats patronaux et de salariés – son regard et son expertise en la matière.

Pourquoi avoir accepté de siéger à la Commission paritaire de suivi d’établissement du BTP CFA de Dardilly ?
D’abord parce que Éric Doublier, président de la commission Formation à BTP Rhône me l’a demandé. Ensuite parce que cela fait plusieurs années déjà que je participe aux jurys d’examen de Plâtrerie-peinture au CFA, comme le faisait avant moi et depuis longtemps Éric Pollet, à qui nous avons racheté l’entreprise. Et enfin parce que nous avons toujours en moyenne quatre apprentis chez nous sur une trentaine de salariés, du CAP au BP.

Qu’est-ce qui vous pousse à former autant d’apprentis ?
L’entreprise Pollet a toujours formé de nombreux jeunes. Après quelques années au CFA, ou ailleurs car nous travaillons aussi avec les Compagnons ou les MFR, ils connaissent les bases, savent déjà travailler et être autonomes ; nous leur apportons le savoir-être et l’expérience. Le savoir-être, cela signifie la ponctualité, la politesse, la tenue, la propreté, bref toutes ces choses qu’on n’apprend pas toujours à l’école. 

Malgré les difficultés de recrutement en Plâtrerie-peinture, vous ne les gardez pas tous ?
Non, nous en gardons environ un sur quatre. Nous avons la chance de diriger une entreprise où le turnover est très faible.

Et parmi ces apprentis, avez-vous des jeunes femmes ?
Nous avons deux jeunes filles en interne qui ont fait leur formation de peintre chez nous. La féminisation de nos métiers reste encore confidentielle, il y a une ou deux jeunes filles par classe… Mais, franchement, cela se passe très bien sur les chantiers.

En tant que membre du jury des examens, comment jugez-vous le niveau des apprentis du CFA Dardilly ?
En études générales, le niveau me paraît trop faible.  Je souhaite que le BTP CFA de Dardilly vise l’excellence. Cela se joue au niveau du recrutement des élèves, pas assez hétérogène selon moi, mais aussi sur les quatre années d’apprentissage. Une nouvelle direction régionale et locale vient de s’installer au BTP CFA. Ils savent qu’il y a beaucoup à faire, sur le recrutement donc, mais aussi sur l’amélioration du lien tripartite compagnon-entreprise-CFA. Il faut multiplier les échanges entre les trois parties. Et peut-être même signer ensemble une charte qui stipule ce que chacun attend de chacun, droits et devoirs. Un exemple : que le chef d’entreprise soit prévenu quand son apprenti ne va pas en cours.

Vous voulez impliquer chacun davantage ?
Je pense même que l’on pourrait demander aux anciens – entrepreneurs ou compagnons – de prendre sous leur aile entre huit et douze élèves dès la première année de CAP pour les suivre pendant quatre ans. Une sorte de parrain, qui entretienne ce lien pas assez développé selon moi, qui crée un esprit de groupe, une atmosphère propice à pousser les groupes vers le haut.

Le chef d’entreprise qui prend un apprenti en alternance est-il assez impliqué ?
Il l’est, puisqu’il fait la démarche de le former, c’est du temps et de l’argent. C’est un investissement personnel. Mais la profession n’est en effet peut-être pas assez présente dans les écoles, pas assez au contact des professeurs, des formateurs. A nous de faire en sorte d’être plus présents, c’est d’ailleurs ce que souhaite la nouvelle direction. Il y a devant nous un vrai chantier, qui va nécessiter de prendre les projets les uns après les autres, avec des intervenants motivés et inventifs. C’est tout l’objet du mandat que la fédération m’a confié.

À lire dans l’édition du 8 mai 2025 du Journal du BTP