Environnement
Les retours très positifs des 25 participants (pour 17 entreprises) qui ont suivi le premier parcours Terra BTP – parcours d’éveil et de formation au développement durable, « parcours vers le régénératif » – ont conduit tout naturellement la fédération BTP Rhône à lancer une deuxième édition. Un nouveau programme, toujours concocté par l’Institut CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) et porté par l’ESJDB, ouvert aux adhérents mais aussi à tous les acteurs de l’écosystème du BTP.
Pour expliquer ce succès, et annoncer en quelque sorte cette seconde édition, rencontre avec Nicolas Roiret, dirigeant de Botta SAS (rénovation du second œuvre en plâtrerie, peinture, et pose de revêtements muraux et plafonds suspendus, 30 salariés), qui a participé au premier round.
Nicolas Roiret : « La planète est bien plus en danger que je ne l’imaginais »
Pourquoi avoir participé au premier Parcours Terra ?
Je l’ai fait à l’époque par solidarité avec le bureau de BTP Rhône et par simple curiosité. Je me suis dit qu’il était temps que je m’intéresse à ces sujets sur lesquels je ne m’étais pas encore penché.
Qu’est-ce qui vous a « sauté aux yeux » si l’on peut dire au début de ce parcours ?
La planète est bien plus en danger que je ne l’imaginais. Les deux premières sessions ont été un véritable électrochoc, synonyme de prise de conscience personnelle. Et au fur et à mesure de nos travaux je me suis demandé comment agir au sein de l’entreprise : sur les achats, les transports, le recyclage, sur la recherche de nouveaux matériaux, biosourcés ou réemployés, etc.
Concrètement, qu’avez-vous initié pendant et après le parcours Terra chez Botta SAS ?
J’ai rapidement lancé des actions sur le tri de nos déchets, sur la recherche de nouveaux véhicules, sur l’affectation des compagnons aux chantiers les plus proches de chez eux. Des choses simples, sans doute déjà faites ailleurs, mais pas encore chez nous parce qu’il n’y avait pas eu cette prise de conscience. Il nous reste à mettre en place le bilan carbone et la fresque du climat, c’est prévu.
Tri des déchets, achat de véhicules électriques ou hybrides… Tout cela a un coût ? Ces actions n’impliquent pas forcément un coût supplémentaire. Notamment pour les déchets. Aujourd’hui les matériaux sont triés pour la plupart et repris par les fournisseurs, ce qui nous prend un peu de temps mais nous fait économiser le coût d’une benne à vider. Et pour les véhicules, passer du diesel à l’hybride n’entraîne pas un écart de prix monumental. Le Parcours aborde aussi le bien-être de nos collaborateurs et clients, un volet social qui ne se traduit pas non plus toujours par des dépenses supplémentaires. L’impact financier de notre engagement n’est pas obligatoirement significatif.
Avez-vous changé de fournisseur de peinture ou de placo ?
Non, mais nous privilégions les fournisseurs qui produisent de la peinture biosourcée, même si ce n’est pas encore très diffusé et que nous utilisons en majorité de la peinture à l’eau, et pour le placo ceux qui pratiquent le réemploi ou acceptent la reprise comme évoqué plus haut. L’idée est également d’utiliser des produits plus durables afin de rendre les constructions ou les rénovations beaucoup plus pérennes.
Est-ce que les entreprises du BTP et d’autres secteurs ne sont pas aujourd’hui obligées d’évoluer vers le « régénératif » pour espérer avoir de l’activité ?
Bien sûr. Je savais avant de suivre le Parcours Terra que nous devrions évoluer tôt ou tard pour ne pas conduire Botta SAS dans le mur. Ce qui était une potentialité est aujourd’hui une évidence. Je sens d’ailleurs un véritable engouement au sein de la chambre des peintres, nous étions quatre pour le premier Parcours et je crois qu’ils sont encore autant pour le second. Nous avons tous été convaincus lors de la première session qu’il fallait entrainer tous les métiers du BTP d’une part mais aussi les maîtres d’œuvre, les maîtres d’ouvrage, les architectes, les économistes, les OPC, etc.
Terra BTP Rhône est soutenue par l’État et la Région dans le cadre de l’Action IFPAI volet régional du Programme d’investissements d’avenir, opéré par la Caisse des Dépôts (Banque des Territoires) et par la Métropole de Lyon.
À lire dans l’édition du 28 novembre du Journal du BTP