Les chantiers de menuiserie ne sont que décalés dans le temps, Guillaume Clémençon, Pdt de la chambre de Menuiserie

Les chantiers de menuiserie ne sont que décalés dans le temps, Guillaume Clémençon, Pdt de la chambre de Menuiserie

 

Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents.
Guillaume Clémençon, gérant de l’entreprise Hodeco Menuiserie basée à Marcilly d’Azergues (cinq personnes), est le président de la chambre « Menuiserie Parquets Agencement » de la section Finition.

 

Quel est le champ de compétences de la chambre « Menuiserie Parquets Agencement » ?

La menuiserie, c’est à la fois de la fabrication, de la fenêtre, du parquet, c’est un terme à prendre au sens large qui regroupe de nombreuses activités, toutes représentées d’ailleurs au sein de notre chambre. Pour les menuisiers agenceurs, c’est essentiellement de la fabrication de mobilier pour magasins et particuliers, ce n’est ni de la charpente ni de l’ébénisterie.

Vous représentez combien d’adhérents ?

Une soixantaine, c’est une grosse chambre avec des entreprises implantées partout sur le territoire et notamment hors de la Métropole de Lyon.

Surtout des artisans ?

Oui, en grande partie. La majorité emploie entre un et cinq salariés, et nous avons quelques structures à vingt, trente personnes, voire un peu plus.

Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?

Les privés, des particuliers aux promoteurs en passant par des architectes, et puis les collectivités publiques.

 Comment avez-vous vécu le temps du confinement ?

Personnellement je n’ai pas cessé l’activité, en travaillant chez des particuliers qui acceptaient notre présence. Sinon, à 75-80% les adhérents se sont arrêtés pendant un mois et demi à deux mois. Cela a été compliqué pour eux, le redémarrage aussi.

Comment réagissent les particuliers quand vos équipes se présentent chez eux ?

Pour l’instant très bien, certains, coupé de toute activité, étaient même vraiment heureux de nous accueillir pendant le confinement. Nous n’avons pas connu de clients vraiment maniaques ou récalcitrants à l’idée de nous voir arriver et risquer de perturber leur quotidien.

Vos adhérents ont-ils beaucoup fait appel au PGE et au chômage partiel ?

Au chômage partiel oui, comme tout le monde. Le prêt garanti par l’État, nous l’avons presque tous demandé, ne sachant pas comment l’année allait se passer, les petits comme les gros, par prudence.

Avez-vous connu des problèmes d’approvisionnement, en bois ou PVC par exemple ?

Au début oui, avec certains de nos fournisseurs, ce qui nous a contraints à nous réorganiser et nous diriger vers ceux qui avaient de la marchandise en stock. Heureusement tous n’ont pas fermé. Je cite par exemple notre fournisseur de Velux qui est resté ouvert tous les matins et nous a permis de poursuivre cette activité et même de la renforcer, de la développer.

Comment avez-vous fait pour répercuter les surcoûts ?

Personnellement, et nous sommes de nombreux artisans dans ce cas, nous avons pris à notre charge tout ce qui est coût de masques pour nos compagnons, gel et équipements divers. Pour nos adhérents qui travaillent avec des promoteurs par exemple, rien n’est encore réglé, loin de là.

Comment vos adhérents voient l’avenir ?

Les chantiers ont été pour une grande part décalés, puisqu’il y a eu un arrêt sur image de près de deux mois. Les carnets de commande sont donc repoussés d’autant. Dans le secteur privé, nous n’avons pas connu de retraits ou d’abandon de projets, si ce n’est à la marge. Pour les adhérents qui ne font que du neuf, la problématique tourne autour des attributions de permis de construire. Ils ont pris beaucoup de retard et pas seulement à cause du covid. Et pour ceux qui travaillent essentiellement avec les collectivités territoriales, c’est également compliqué, l’administration n’ayant pas pu traiter les marchés publics pendant deux mois. Le temps que le système se remette en route, que les appels d’offre réapparaissent, cela va prendre un peu de temps.

Quelle a été votre contribution durant ce confinement en tant que président de chambre ?

Honnêtement j’étais sur les chantiers puisqu’une partie de mon effectif était au chômage partiel. C’est surtout la fédération qui a été sur le pont et a géré le maximum de choses. Elle a été très réactive, notamment pour l’approvisionnement en masques, très difficile au début, et pour nous informer au quotidien des actions menées ou à mener. Nous nous sommes sentis soutenus.

Article paru dans le Journal du BTP du jeudi 24 septembre 2020