« Nous pourrons compter sur un niveau sans précédent d’investissement de l’ordre de 4,5 milliards », David Kimelfeld

« Nous pourrons compter sur un niveau sans précédent d’investissement de l’ordre de 4,5 milliards », David Kimelfeld

La vitalité du BTP départemental et régional est sensible à la commande publique. Que comptez-vous faire pour la favoriser ?
Tout d’abord je souhaite que le plan d’investissement du prochain mandat soit lancé le plus tôt possible et que tous les acteurs disposent d’un calendrier cohérent et clair. Et je m’engage à rencontrer, au début de chaque année, les professionnels du secteur afin de faire ensemble un point d’avancement sur nos projets d’aménagement. Je propose à la Fédération du BTP de participer, en début de mandat, avec des acteurs associatifs, d’autres professionnels de l’aménagement et de l’immobilier, à l’élaboration d’une charte de co-construction de la Métropole.

A la tête de la métropole, lancerez-vous de grands travaux ? (Anneau des Sciences, Lignes de métro, tram etc…)
Pendant les trois premières années de la mandature en cours la Métropole a investi seulement 1,2 milliard d’euros. Depuis que j’en suis le président plus d’1,2 milliard ont été investis entre 2018 et 2019. Nous devons aller plus loin. Notre Métropole dispose d’une excellente santé financière et peut investir massivement pour créer – entre autres, de nouveaux cœurs métropolitains. Nous pourrons ainsi compter sur un niveau d’investissement de l’ordre de 4,5 milliards, sans précédent. J’ai également annoncé un grand plan de mobilité sur trois mandats pour faire du réseau TCL un véritable réseau de transports en commun métropolitain : prolongement du métro, agrandissement des parkings relais, navettes fluviales TCL ou encore mise en place d’un véritable RER métropolitain. S’ajoute un ambitieux plan vélo prévoyant pas moins de 2 000 km de pistes cyclables d’ici à 2030.
L’Anneau des Sciences appartient, lui, à ces infrastructures du siècle dernier auxquelles nous devons renoncer car elles répondent plus aux impératifs écologiques et financiers. En proposant de nouvelles alternatives contenues dans notre grand plan de mobilité, nous doterons notre Métropole de solutions efficaces répondant aux besoins de tous nos habitants sur tous nos territoires. De quoi assurer à nos acteurs locaux et régionaux des TP  un carnet de commandes fourni !

En tant que président de la métropole, pourriez-vous faire voter des aides complémentaires à celles de l’État pour l’entretien, la mise aux normes, l’amélioration des habitations ?
Nous intensifierons notre plan Ecoreno’v en consacrant 40 millions d’euros par an pour diminuer de 25% les émissions de CO2 liées au logement tout en aidant les habitants à mieux se chauffer et alléger leur facture énergétique. En investissant 240 millions, on génèrera plus de 1,4 milliard de travaux de rénovation énergétique. De plus, notre collectivité doit devenir exemplaire et réduire de 40% sa propre consommation d’énergie. Ces mesures feront de la filière locale du BTP un modèle en matière de rénovation énergétique, tout en créant de la valeur pour les entreprises, des emplois et en réduisant l’empreinte carbone du territoire.

La densification urbaine est une des clefs de la lutte contre la pollution. Allez-vous la favoriser ?
Pour lutter contre l’étalement urbain nous augmenterons significativement l’offre de production d’ici à 2026 en créant plus de 50 000 nouveaux logements sociaux, abordables et intermédiaires. L’offre de logements abordables sera accrue à travers l’Office Foncier Solidaire métropolitain, ainsi que l’offre locative intermédiaire à destination des salariés les plus modestes. Nous généraliserons l’encadrement des prix de vente des logements neufs dans les projets portés par la Métropole.

Les artisans et petites entreprises n’ont pas les moyens suffisants pour répondre aux normes de circulation des zones à faibles émissions. Comment comptez-vous les aider à modifier leur parc automobile ?
La Zone à Faibles Émissions (ZFE) est une grande avancée pour améliorer la qualité de l’air dans la Métropole. Toutefois, je suis conscient qu’un certain nombre d’acteurs locaux, en particulier les artisans et petites entreprises, rencontrent quelques difficultés financières pour changer leur parc automobile. A la création de la ZFE nous avons prévu une prime pour l’acquisition de véhicules propres : 300 euros pour un triporteur à assistance électrique, 5 000 pour un utilitaire léger et 10 000 pour un poids lourd. Nous avons mis en place un guichet unique où tous les acteurs concernés peuvent trouver informations et conseils nécessaires.

L’agglomération souffre l’été de sa « bétonite aigüe ». Que proposez-vous pour rafraîchir les cités de la métropole ?
Je n’ai pas attendu l’approche des élections pour verdir mon discours ou disposer des bacs à fleurs dans les rues du centre de Lyon ! Notre PLU-H prévoit dans les opérations de construction de laisser 20 à 25% des terrains aux arbres pleine terre. De même notre Plan Canopée vise 30% de couvert arboré d’ici à 2030. Et nous pouvons être plus ambitieux encore et établir un cadastre (accessible à tous les habitants) de l’ensemble des surfaces, linéaires, façades et toitures pouvant être végétalisés. Nous devrons également définir les « Zones prioritaires de végétalisation », comme les collèges et certaines places. C’est une nécessité pour la santé des « Grands Lyonnais ».

 

Article publié dans le JBTP du 12.02.2020.