Les femmes du BTP – Emma et Margaux

Les femmes du BTP – Emma et Margaux

 

La fédération BTP Rhône et Métropole a décidé en ce mois de mars 2022 de rendre hommage aux femmes engagées dans les métiers du Bâtiment et des Travaux Publics.


Sur les chantiers et dans les bureaux d’études, à la tête de leur entreprise ou indispensables codirigeantes aux côtés de leur époux artisan, elles sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans des métiers réputés réservés aux hommes. Et même si elles demeurent encore peu nombreuses sur le terrain, les chefs d’entreprise se les arrachent.


Ce mois de mars sera aussi l’occasion de (re)demander aux adhérentes de la fédération comment elles se situent et s’organisent dans ce monde où le féminin se conjugue aujourd’hui sur tous les modes.
Retour cette semaine sur les interventions d’Emma Morellon, électricienne, et de Margaux Emmanuelli, apprentie couvreuse, mises en lumière à l’occasion du très beau travail de l’artiste-photographe lyonnais Christophe Pouget dont les portraits ont été exposés rue Bouchut à la Part-Dieu, au cœur de la station de métro Bellecour, dans le hall du siège de la fédération, et sillonnent les collèges et lycées du département depuis près d’un an.


Emma Morellon, électricienne : « Il y a une évolution constante du domaine des courants faibles, c’est très intéressant »

Pourquoi avoir choisi de devenir électricienne ?

Parce que c’est un métier technique, intéressant et en constante évolution.

Quelle est votre parcours de formation ?

En troisième, j’ai fait mon stage découverte chez EGA (entreprise spécialisée dans le génie électrique, courants forts, courants faibles, dans le génie climatique et dans les énergies renouvelables). ça m’a plu ! J’avais envie de travailler dans le bâtiment, j’étais un peu manuelle, je touchais un peu à tous les engins électriques que je croisais en voulant comprendre comment ils fonctionnaient… J’ai donc fait un BEP électrotechnique, avec un mois de stage chez EGA, et j’ai enchaîné sur un bac pro par alternance toujours chez EGA, en me spécialisant sur le courant faible. J’ai enchaîné avec un BTS par alternance avant d’être embauchée.

Le courant faible, c’est quoi ?

Cela englobe toute la détection incendie, la détection intrusion, le contrôle d’accès, l’informatique, la vidéosurveillance et la gestion technique du bâtiment. Il y a une évolution constante du domaine des courants faibles, c’est très intéressant.

Quel est votre poste actuel chez EGA ?

Je suis chef d’équipe. Je gère des équipes de deux à six personnes selon les chantiers. Nous faisons du neuf, des bâtiments tertiaires, des plateaux de bureau, des hôpitaux, sur la région lyonnaise.

Quelle est la difficulté principale de votre job et quelles satisfactions en retirez-vous ?

La difficulté, c’est gérer les aléas du chantier, les urgences, avec le plaquiste ou le maçon, et puis gérer le planning d’avancement du chantier. Cela nécessite d’être bien organisée. Ce qui me plaît, c’est la finalité, le client satisfait bien sûr, mais surtout le travail bien fait.

Avez-vous le projet un jour de vous mettre à votre compte ?

Non. Je me vois bien rester chez EGA, passer chef de chantier, et évoluer vers chargée d’affaires et directrice de travaux. Le chef de chantier, à la différence du chef d’équipe, s’occupe des courants faibles et des courants forts. De toute l’électricité du bâtiment. Le chargé d’affaires s’occupe des devis, du mémoire entreprise, etc..


Margaux Emmanuelli, couvreuse : « C’est un beau métier et un métier qui se perd »

Comment êtes-vous devenue couvreur ?

Pourquoi les Compagnons du Devoir ?

J’ai deux amis compagnons, l’un en carrosserie l’autre en couverture, qui m’ont convaincue. Comme en plus chez les compagnons, nous sommes plus souvent en entreprise qu’en cours, sur un ratio de six semaines/deux semaines, c’était parfait pour moi.

Vous aimiez monter sur les toits, ce job vous est complétement naturel ?

Il l’est devenu. Au début je n’étais pas sûre. C’est un métier qui est plus dur mentalement que physiquement, bien qu’il le soit déjà physiquement. S’adapter aux températures, à toutes les conditions météo, neige, pluie, dans un milieu exclusivement masculin, même si cela ne me dérange pas.

C’est un travail d’équipe ou solitaire ?

En général, on est en équipe de deux, trois, voire quatre personnes. J’aime bien travailler dans mon coin mais quand on a deux mains supplémentaires, c’est toujours appréciable.

Qu’est-ce qui vous plait dans ce job ?

Être à l’extérieur et travailler de mes mains, même s’il faut avant tout travailler avec son cerveau. Il y a énormément de technique, de choses à savoir comme des bases de mathématiques, de la prise de mesures… Ce n’est pas seulement de la pose. Par exemple en zinguerie, il y a beaucoup de choses intéressantes, en particulier un côté artistique. C’est un beau métier, et un métier qui se perd. Et enfin, il faut être minutieux, avoir le souci du détail, faire attention à l’étanchéité bien sûr, mais aussi à l’esthétique.

Les Portraits de Christophe Pouget

Christophe Pouget, 53 ans, a réalisé entre 2020 et 2021 douze portraits de compagnons pour la fédération. Des portraits composés de plusieurs photos pour présenter autrement les métiers du BTP, sous toutes leurs facettes.

Chaque portrait raconte l’identité d’un métier porté par celui ou celle qui l’exerce et nous plonge dans l’univers du Bâtiment et des Travaux Publics. Un univers qui offre 1 000 façons de trouver sa voie. Un univers qui cherche à attirer les jeunes et dans lequel aucun parcours ne ressemble à un autre.

Christophe Pouget : « J’ai rencontré des gens vraiment passionnés par leur métier, des gens qui étaient vraiment bien à leur place, épanouis… Et j’ai appris beaucoup de choses que j’ignorais. Dans ces métiers, toutes les aptitudes naturelles sont bienvenues, je pense par exemple à Margaux la couvreuse qui a l’agilité pour se déplacer sur les toits… Ou à Sébastien, le monteur réseau aérien qui doit monter le long de poteaux, et qui n’a pas le vertige, qui aime la nature et que j’ai rencontré en plein milieu d’un bois avec son coéquipier… ».

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 3 mars 2022.